Programme de piégeage de déchets
Le Programme de piégeage des déchets de PortsToronto fait appel à une technologie spécialisée et mise sur la recherche centrée sur les solutions afin de réduire la pollution plastique et de protéger les eaux de Toronto, dans l’intérêt des générations futures. Il est dirigé conjointement avec la Trash Team de l’Université de Toronto, en collaboration avec The Waterfront Business Improvement Area (WBIA) et grâce à une subvention à l’innovation du bureau responsable des zones d’amélioration commerciale de la Ville de Toronto, Nieuport Aviation, le Toronto Zoo, Harbourfront Centre et l’Office de protection de la nature de Toronto et de la région (OPNTR).
Le Programme de piégage de déchets, qui s’inscrit à la fois dans la stratégie axée sur la gestion des matières flottantes dans l’arrière-port (un projet de partenariat mené par l’OPNTR) et dans l’International Trash Trap Network (une initiative coordonnée par la Trash Team de l’Université de Toronto et Ocean Conservancy), a inspiré la création d’autres programmes similaires de piégeage de déchets et de collecte de données connexes dans la région des Grands Lacs et plus loin.
En bref
- Les chercheurs estiment que, chaque année, 10 000 tonnes de déchets (principalement des plastiques) finissent dans les eaux des Grands Lacs.
- Couramment présents dans les cours d’eau urbains, les débris flottants proviennent de diverses sources – y compris des eaux pluviales d’orage, de l’industrie, ou encore de poubelles qui débordent ou sont renversées par le vent au bord de l’eau.
- Les débris d’origine anthropique (provenant des activités humaines), et notamment les microplastiques, peuvent être nocifs pour les espèces sauvages, contaminer l’eau potable, et empêcher le public de profiter des précieuses ressources en eau que nous partageons.
- Depuis le lancement du programme de piégeage des déchets, qui remonte à l’été 2019, les Seabins du réseau de PortsToronto ont contribué à la dépollution des eaux du lac Ontario en piégeant dans le havre de Toronto des centaines de milliers de morceaux de plastique.
- Les Seabins de PortsToronto ont été installées en quatre endroits dans le secteur riverain, mais aussi dans la Marina de l’avant-port (4).
- En 2023, PortsToronto a lancé un programme pilote prévoyant le déploiement de deux drones aquatiques WasteShark, désormais appelés Ebb and Flow (ou « Flux et Reflux »), les WasteSharks de Toronto.
- Le drone aquatique WasteShark est conçu pour raser la surface de l’eau afin de collecter les déchets et autres débris flottants en milieu aquatique.
Partenariat avec la Trash Team de l’Université de Toronto
Afin de mesurer notre impact et d’orienter notre politique, PortToronto collabore avec la Trash Team de l’Université de Toronto à la mise en œuvre d’activités de recherche, d’éducation et de sensibilisation. Ces activités sont dirigées par Chelsea Rochman, qui est professeure adjointe d’écologie et de biologie évolutionniste et travaille aux côtés de Susan Debreceni et Rafaela Gutierrez, les cofondatrices de la Trash Team.
Dans le cadre de ce projet collaboratif, les chercheurs du laboratoire de la professeure Rochman récupèrent les débris d’origine anthropique – notamment les plastiques et microplastiques – collectés par les poubelles Seabin, et les analysent afin de déterminer leur origine. Ce processus permettra d’éclairer la gestion du programme d’approche communautaire et de recherche de la Trash Team, un programme centré sur les solutions qui vise en définitive à permettre une meilleure connaissance des déchets et à empêcher les plastiques et microplastiques de pénétrer dans les cours d’eau.
Résultats de recherche
En 2023, sur une période de cinq mois, le réseau de pièges à déchets déployé par PortsToronto – réseau qui compte huit poubelles de mer Seabin et deux drones aquatiques WasteShark – a permis de débarrasser le havre de Toronto de 43 kg de déchets, dont 62 996 petits morceaux de polluants plastiques.
Les minuscules débris comme les microplastiques (mesurant moins de cinq millimètres) sont de loin les déchets les plus fréquemment retrouvés dans les Seabins. Parmi les 43 kg de débris d’origine anthropique que nous avons récupérés, il y avait également des pastilles de plastique, des morceaux de mousse provenant de contenants alimentaires, des bouchons de bouteilles en plastique, des mégots de cigarettes et des banquises de graisse. Cette année, en appliquant la méthodologie habituelle, l’équipe de recherche a commencé à observer des signes annonciateurs d’une diminution de la quantité de microplastiques piégés par les Seabins de PortsToronto, ce qui donne à penser que les efforts supplémentaires d’éducation et de sensibilisation à l’importance de la réduction des déchets portent leurs fruits.
C’est la première année de contribution des WasteSharks aux résultats de la recherche. En seulement trois expéditions effectuées en octobre 2023, les WasteSharks de Toronto (baptisés Ebb and Flow, soit « Flux et Reflux ») ont ramassé 19,2 kg de déchets flottants, dont près de 600 microplastiques. Les WasteSharks, qui sont équipés d’une grande bouche sélective, ont essentiellement piégé de grands fragments de plastique, notamment de grands morceaux de mousse provenant de chantiers de construction ou de contenants alimentaires, des fragments de plastique dur, des bouteilles, des bouchons, des gobelets, des couvercles et des pailles. Les données recueillies ont également révélé que les banquises de graisse faisaient partie des 10 principaux types de déchets piégés par les Seabins et les WasteSharks.
Les WasteSharks de Toronto ont collecté quasiment autant de débris que l’ensemble des Seabins au cours d’une saison complète sur l’eau, car ils sont télécommandés et dotés d’une plus grande capacité, ce qui les rend plus efficaces.
Cette recherche menée par la Trash Team de l’Université de Toronto confirme l’importance du rôle que peuvent jouer les technologies de piégeage des déchets en débarrassant les eaux des plastiques et microplastiques flottants. Le travail de la Trash Team de l’Université de Toronto, qui s’attache à décrire et à quantifier les ordures collectées par les pièges conçus à cet effet, contribue à sensibiliser davantage le public à la question des déchets, et peut également servir à orienter les politiques de réduction de la pollution plastique et de protection des populations animales et humaines dans la région des Grands Lacs. Depuis le lancement du programme de piégeage des déchets, qui remonte à l’été 2019, les pièges à déchets du réseau de PortsToronto ont contribué à la dépollution des eaux du lac Ontario en piégeant dans le havre de Toronto des centaines de milliers de morceaux de plastique.
Chronologie
Dans le but de combattre et d’étudier la pollution plastique dans les eaux de Toronto, PortsToronto a lancé son programme primé Seabin en 2019 à l’Outer Harbour Marina et au Pier 6 dans le secteur riverain de Toronto. Le Seabin est une poubelle flottante qui agit comme un aspirateur, collectant des débris de plastique aussi petits que deux millimètres ainsi que des hydrocarbures comme le carburant et l’huile à l’aide d’un tampon de filtration.
Les partenaires du projet, la Trash Team de l’Université de Toronto, comptent et caractérisent les matériaux capturés par les Seabins afin de mieux comprendre l’origine du plastique flottant et des déchets dans le havre de Toronto, et d’informer les solutions pour empêcher ces matériaux d’entrer dans le lac Ontario.
En 2022, le programme s’étendra à de nouveaux emplacements dans le havre de Toronto et explorera l’utilisation de nouvelles technologies pour lutter contre les déchets flottants, y compris une étude de conception technique en partenariat avec l’Université de Toronto visant à créer un dispositif de piégeage des déchets unique pour les cours d’eau de la ville de Toronto.
En 2022, le programme a été renommé le Programme de piégeage de déchets de PortsToronto dans le but de reconnaître la portée accrue du programme et les nouvelles tactiques employées.
À l’été 2023, PortsToronto a lancé dans le havre de Toronto un projet pilote dans le cadre duquel deux nouveaux drones aquatiques WasteShark ont été intégrés à son réseau de poubelles de mer Seabin dans le but de piéger encore plus de petits morceaux de polluants plastiques et autres débris flottants à la surface des eaux.
Le programme a été reconnu par la Société canadienne des relations publiques (SCRP) avec un prix d’excellence national d’or et avec le prix d’excellence Robert Eaton en environnement. Il a été présenté dans plusieurs publications diffusées, imprimées et en ligne, notamment le documentaire The Plastic Problem de PBS Newshour et La terre en nous, une série diffusée sur APTN, le principal média de diffusion des Premières Nations au Canada.
Ces deux drones aquatiques ont été baptisés Ebb and Flow (soit « Flux et Reflux ») à l’issue d’un concours d’idées et d’un scrutin publics. Basés à la Marina de l’avant-port, ces Wastesharks arpenteront le havre et le secteur riverain torontois pour ramasser les débris dans les zones où ce ramassage pose problème, et contribueront ainsi à l’important travail de collecte de données réalisé dans le cadre du partenariat de recherche engagé par PortsToronto avec la Trash Team de l’Université de Toronto et l’International Trash Trap Network. Vous pourrez suivre les aventures des @Sharks_TO sur Twitter et Instagram.
Le collecteur de déchets Seabin monte et descend au rythme des mouvements naturels de l’eau, et capture tous les débris flottants. L’eau de surface est aspirée et passe dans un sac collecteur placé à l’intérieur de la poubelle, qui est équipée d’une pompe à eau submersible pouvant déplacer 25 000 L/h (litres par heure). Cette pompe est directement branchée sur une prise de courant de 110 ou 220 volts. La pompe rejette ensuite l’eau dans la marina, tandis que les ordures et les débris restent piégés dans le sac collecteur, ce qui permet de les éliminer ensuite correctement. Une poubelle Seabin peut collecter jusqu’à 3,9 kilos de débris par jour, soit jusqu’à 1,4 tonne d’ordures par année.
Le WasteShark est un drone aquatique. Conçu pour piéger les débris flottants, les petits morceaux de polluants plastiques et la végétation à la surface des eaux, il peut être actionné manuellement par télécommande, ou être programmé de façon à ce qu’il fonctionne en autonomie (jusqu’à 6 heures d’affilée) le long d’une trajectoire déterminée. Fonctionnant un peu comme un aspirateur Roomba, le WasteShark rase la surface de l’eau et filtre cette dernière au moyen d’une bouche sélective et d’un filet qui piège les déchets flottants. Doté d’une capacité de 180 litres, chaque WasteShark permet de ramasser chaque jour jusqu’à 1100 lb de déchets en milieu aquatique.